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| Il s'était passé quelquechose | |
| | Auteur | Message |
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Lunynaëlvendalen
Nombre de messages : 19 Date d'inscription : 21/11/2005
| Sujet: Il s'était passé quelquechose Lun 5 Déc à 12:59 | |
| Une plume qui tombait du ciel a ralentit encore sa course. Un nuage a voilé quelques instants le regard du soleil. Le vent a juste murmuré.
Le temps d'un battement de coeur. Fil argenté d'un souvenir qui n'etait pas encore. | |
| | | CrileLoup
Nombre de messages : 257 Localisation : Là où la Lumière d'Elune guide mes pas. Date d'inscription : 15/09/2005
| Sujet: Re: Il s'était passé quelquechose Lun 5 Déc à 13:48 | |
| A Maleni, A Fany, Gylianell, Nedylene,
Mes soeurs,
Je disparais. Ma compagnie n'est certainement pas recommandable en ce moment, et je refuse de représenter une charge aussi pesante pour un bénéfice incertain. Je vais me terrer en un lieu dont elle se souviendrait peut-être. Un loup nouveau en ressortira.
Je vous aime CrileLoup
PS : Prenez soin de ma mère et de Kaïrah.
Dernière édition par le Mar 6 Déc à 16:11, édité 6 fois | |
| | | CrileLoup
Nombre de messages : 257 Localisation : Là où la Lumière d'Elune guide mes pas. Date d'inscription : 15/09/2005
| Sujet: Re: Il s'était passé quelquechose Mar 6 Déc à 12:00 | |
| Les heures passaient, bientôt les jours.
Chacun apportait le même flux de questions, toujours identiques et qui se résumaient à un seul mot : Pourquoi ?
Pourquoi l'avait-elle trahie ? Pourquoi avait-elle dénigré son amour après avoir dit l'accepter ? Pourquoi l'avait-elle abandonné ? Pourquoi lui avait-elle finalement préféré cet autre ? Qu'avait-il de plus ? ou de moins ? Pourquoi était-elle revenue vers lui après les trois jours de réflexion qu'ils s'étaient donnés... pour repartir deux semaines plus tard ? Pourquoi avait-elle dit qu'elle l'aimait pour le traiter ensuite en étranger ? Pourquoi était-elle partie ? Pourquoi lui avait-elle fait ça ? Pourquoi lui avait-elle laissé dire tout ce don de lui qu'il lui dédiait ? Pourquoi l'avait-ellle autorisé à ces gestes tendres, ces étreintes ?
Pourquoi ?
Le fracas de la chute était à l'image du chaos de son esprit et la fine brume qui s'élevait en permanence faisait pendant au brouillard qui enveloppait ses sens et l'anésthésiait, ne lui laissant que ça : Pourquoi. Elune elle-même ne pouvait rien pour lui et avait ignoré ses prières renouvellées pour lui rendre son amour. Il avait pleuré, il avait hurlé son dépit dans cette vallée étroite et l'écho ne lui avait rendu que le son déformé de sa propre voix, sans y ajouter de réponse.
Sans elle, à quoi servait de continuer à marcher ? Quel sens est-ce que ça avait que d'avancer seul dans le noir quand on a vu la lumière d'un bonheur à deux ? Il se mourait lentement, sinon son corps, du moins son rêve et ce qui l'avait sous-tendu pendant tant d'années. Tout pouvait être si facilement balayé. "Nénir... reviens. Dis moi que c'est un cauchemar mon aimée, dis moi que rien de tout ceci n'est vrai."
Au troisième jour, il ne criait plus. Il n'était plus rien.
Dernière édition par le Mar 6 Déc à 16:12, édité 14 fois | |
| | | CrileLoup
Nombre de messages : 257 Localisation : Là où la Lumière d'Elune guide mes pas. Date d'inscription : 15/09/2005
| Sujet: Re: Il s'était passé quelquechose Mar 6 Déc à 12:44 | |
| Qu'est ce qu'un espoir sinon un artifice de l'esprit pour te faire tenir ? Qu'est ce qu'un rêve, sinon un édifice sans fondement et sans substance qui ne peut que faire souffrir de ne pas être ? Qu'est-ce qui existe vraiment ?
Seul existe ici et maintenant.
Le passé n'a pas de poids : il peut être balayé d'un mot, d'un regard, d'une pensée avec une facilité à t'en arracher le coeur. Il venait de l'apprendre. Il repensait à toutes ces heures qu'il avait passé dans les archives des prêtres, leurs codex imbuvables, leurs bibliothèques chaotiques. Il repensait à l'obscurité des sous-terrains dans lesquels les druides entreposaient eux aussi des documents hors d'âge et leurs pierres de mémoire.
Pour elle il avait passé ici des heures, motivé par son seul sourire, le plaisir qu'elle aurait à retrouver un peu de son identité, délaissant même parfois sa louve une heure de plus pour avancer sur une piste. Pauvre fou, sombre crétin. Il lui avait même envoyé régulièrement de douces pensées, alors même qu'il avait bien mieux à faire et que jamais une seule fois elle ne s'en était montré véritablement reconnaissante. Comment avait-il pu être aussi stupide ?
Et que dire de son aveuglement profond de ces deux dernières semaines ? Son propre comportement le dégoûtait. Il s'était répandu lamentablement en un amour qui n'avait jamais eu le moindre écho. Il avait aimé une pierre, et cette pierre lui revenait dans la figure. Bien fait pour lui, il payait pour sa lucidité miséreuse. Il aurait voulu brûler ses lettres, ses poèmes, effacer ses mots, ses gestes, il aurait voulu qu'elle n'ait jamais existé, il voudrait ne plus penser.
L'avenir n'existe pas.
Dernière édition par le Mar 6 Déc à 16:15, édité 3 fois | |
| | | CrileLoup
Nombre de messages : 257 Localisation : Là où la Lumière d'Elune guide mes pas. Date d'inscription : 15/09/2005
| Sujet: Re: Il s'était passé quelquechose Mar 6 Déc à 15:31 | |
| Ces images dans sa tête, ce sourire, cette voix, cette odeur, ces cheveux courts glissant dans ses doigts, autant de souvenirs maudits qu'il voudrait éradiquer de sa mémoire, autant d'instants dont la magie n'était pas celle qu'il avait pensé : une magie bien plus sombre et pernicieuse avait été à l'oeuvre sous les plus trompeuses apparences. Il avait été trahi, manipulé, il avait été un jouet entre ses mains qu'il avait eu le tort de croire innocentes. Comme elle l'avait berné avec ses airs effarouchés !
Lourde erreur : il avait été niais et stupide.
Elle avait dit l'aimer. Elle lui avait demandé trois jours, trois jours d'angoisse et de doutes, trois jours à croire comme un fou et désespérer comme un damné, et trois jours avaient passés quand elle était revenue enfin vers lui, lui faisant constater qu'elle était là et qu'il était son choix. Son coeur avait explosé de bonheur, de ce sentiment que, désormais, il se garderait bien d'éprouver de nouveau : ça faisait trop mal après, une fois qu'on se retrouvait seul.
Et comme un imbécile, il y avait cru, naïvement, sans réserve. Sans aucune réserve. Il avait tout ouvert, tout donné, tout offert. Et il avait été balayé à peine deux semaines plus tard. Il avait simplement fallu qu'elle le revoit une fois, une seule fois, lui, l'autre.
Et tout ce don de lui, tous ses gestes et ses mots, tout son coeur, ses rêves, ses projets qu'il avait naïvement cru partagés avaient été considérés comme nuls, vides, un néant sans valeur qu'on ne jette même pas aux chiens, qu'on laisse pourrir sur place. Oh, elle avait bien fait l'effort de surface qui consiste à espérer conserver son amitié. Pouvait-elle faire moins en présence de la soeur de celui qu'elle traitait comme un vêtement passé de mode ou finalement pas à la bonne taille et qu'on laisse à qui en veut sans un regard ?
Elle, elle qui était la mieux placée pour le connaître, considérait son coeur comme sans valeur... Très bien.
Après le désespoir, une sourde colère montait en lui, une colère qui se nourrissait de tout ce qui, jusqu'à cette heure, était resté bien rangé dans les secrets de sa mémoire : toutes ces exactions dont il avait eu connaissance et qui appelaient à la vengeance, tous ces meurtres, toutes ces injustices, ces brimades et ces mutilations dont il avait été le témoin sage et pacifiste.
S'il fallait un ange de la mort, un rédempteur... il était demi-mort, et il n'avait plus rien à perdre. Il savait même qui pourrait se charger de guider sa main. L'ex-chef des Lacrima Nocta saurait lui fournir de quoi assouvir sa colère.
Il irait au clan LunArgent, se démettre de sa charge. Il ne pourrait plus être leur barde. Son pacifisme était un souvenir. Il irait voir Gyl et lui remettre son tabard : il n'avait plus rien de lumineux et la lumière de ses yeux ne brillerait plus. Il irait voir Kaïrah, ou bien elle viendrait à lui, et il ferait taire net l'amour qu'elle lui portait, quitte à être blessant. A quoi bon préserver ? Il n'irait pas voir Fany, car s'il était en vie, errant et semant la rédemption, c'était grâce à elle. Sans elle qui gardait un trésor lui appartenant, il serait déjà mort. Et il aurait peut-être mieux valu en définitive. Il n'irait pas voir Nedylene, car elle voudrait le dissuader. Elle connaissait trop bien ces ombres.
Au fond de son coeur, une petite voix le suppliait d'attendre. | |
| | | CrileLoup
Nombre de messages : 257 Localisation : Là où la Lumière d'Elune guide mes pas. Date d'inscription : 15/09/2005
| Sujet: Re: Il s'était passé quelquechose Ven 9 Déc à 14:43 | |
| Sa Nilianée l'avait trouvé.
Il était presque nu, trempé, gelé, anesthésié par le froid et à peine conscient mais le peu qu'elle avait vu par ses yeux lui avait servi. Pendant plusieurs jours elle avait remonté les cours de la plupart des rivières encaissées, et elle avait fini par le trouver. Ses cheveux détrempés changeaient peu son expression finalement. Elle avait toujours ce même regard d'une infinie douceur.
Il ouvrit les yeux plus grands avec difficulté. Tout son corps était ankylosé par une trop longue station sur le granit glacé. Fany l'aida à se redresser et à s'asseoir, lui parlant avec la tendresse dans la voix dont elle était coutumière. Ses mots, au début, ne traversaient pas les brumes de son esprit, mais bientôt elle le prit dans ses bras et le berça comme un enfant. La chaleur de son corps le réanima un peu et l'autorisa enfin à focaliser son attention sur ses mots.
Elle le réconfortait, elle lui disait son amour et son désir qu'il s'en sorte au plus vite. Elle l'assurait de l'amour de ses autres soeurs, et l'enjoignait à les rassurer au plus tôt, à les retrouver et à ne pas fermer son coeur sur sa douleur.
Il détestait tout, à commencer par lui-même. Il parvint néanmoins à s'exprimer, la voix cassée par l'humidité et le silence de ces journées passées là, mais chaque fois qu'il ouvrait la bouche, il n'en sortait que des paroles de fiel que sa Nilianée ne méritait pas d'entendre car elles lui étaient étrangères. Et il les regrettait à mesure qu'il les prononçait.
Finalement il l'enjoignit à retourner à des terres plus civilisées. Ici, il n'y avait que froid et humidité et pas d'âme qui vaille la peine qu'on passe du temps pour elle. Par miracle elle parvint à lui arracher une ébauche de sourire... et repartit non sans promettre de revenir.
Dernière édition par le Lun 12 Déc à 19:16, édité 1 fois | |
| | | CrileLoup
Nombre de messages : 257 Localisation : Là où la Lumière d'Elune guide mes pas. Date d'inscription : 15/09/2005
| Sujet: Re: Il s'était passé quelquechose Lun 12 Déc à 16:58 | |
| Le temps avait passé, et l'eau de la cascade s'était écoulée.
Il était resté là quatre jours avant que Nénir et Kaïrah ne le délogent enfin. Fany lui avait laissé la veille de quoi faire un feu mais l'humidité ambiante avait eu raison de ce dernier dès son premier sommeil. C'était un sommeil lourd, chargé de cauchemars, un sommeil fiévreux, suspendu entre deux mondes et dans lequel les réalités s'emmêlaient en un chaos monstrueux qui lui tordait les tripes.
Il avait eu peur de confondre Nénir et Aurorielle. Il avait certainement confondu d'ailleurs, et tenu des propos incohérents, en tous cas pas aussi clairs qu'il l'aurait voulu. Nénir était finalement partie en le laissant aux bons soins de la petite Kaïrah. Dans son souvenir, Nénir avait elle-même tenu des propos peu clairs, mais il n'en jurerait pas. Kaïrah eut bien du mal à le traîner, brûlant de fièvre, jusqu'au bord de l'eau pour ensuite le remorquer jusqu'à une plage abordable sous sa forme aquatique.
Elle l'avait guidé à travers le camp des Warsong, puisant dans son courage pour éviter ouvriers et sentinelles, reconnaissant le terrain en masquant sa présence sous sa forme de panthère, couvrant sa nudité glacée de sa cape et veillant à diriger ses pas dans les rochers, le réchauffant de son corps en se collant contre lui le temps de calmer les tremblements qui le paralysaient. Puis elle était allé récupérer ses affaires qu'il avait laissé à Loh'Atu, le Tauren dont il avait fini par se faire un ami à force de travailler pour lui.
Et puis, tiraillée entre sa faim et son angoisse, elle l'avait laissé quelques instants, le temps d'aller chasser, l'installant auprès du feu, bien calé dans les couvertures qu'elle avait entassé sur ses épaules. A peine s'était-elle éloignée qu'il se laissa lentement sombrer, strictement incapable de donner le change un instant de plus pour éviter de la paniquer. Sa conscience s'échappa de nouveau entre deux mondes, son corps terrassé par la fièvre.
Dernière édition par le Lun 12 Déc à 19:19, édité 1 fois | |
| | | CrileLoup
Nombre de messages : 257 Localisation : Là où la Lumière d'Elune guide mes pas. Date d'inscription : 15/09/2005
| Sujet: Re: Il s'était passé quelquechose Lun 12 Déc à 17:30 | |
| - Gyl ? - C'est moi mon Loup, tu m'as fait peur... répondit Gylianell d'une voix angoissée. - Ma renarde...
Il aurait voulu lui sourire mais il n'en avait plus la force, et de loin. Il n'avait conscience que d'une chose, cette chose qui lui avait rendu un semblant de lucidité : la main fraîche de sa soeur sur son front bouillant.
Il n'arrivait pas à faire le point. L'image était floue mais il aperçevait les lèvres de Gyl prononcer, paniquée, des mots qu'il ne comprenait pas. Gyl, sa renarde. Il avait si chaud. Dans son esprit s'emmêlaient des images de sa Gyl qu'il avait aimée, du désert de Tanaris et sa chaleur étouffante, et ce souffle d'air en bordure de plage, comme cette main sur son front. Sa douce renarde, son aimée, sa bien-aimée. Ils s'étaient tout donné.
Des centaines d'images lui revenaient en tête en désordre. Images, sons, odeurs de sueur, de mer, de sang, crissement du sable qui leur collait à la peau, froissement des palmes agitées par une douce brise marine, cris des mouettes, hurlements des pirates, souffle de sa renarde, l'ivresse de leurs corps mêlés... et son regard... son regard... son regard d'océan dans lequel il se perdait...
Il y avait Mahel qui le secouait doucement. Il reconnaissait sa voix bourrue tandis qu'on lui collait dans les mains ce qui ressemblait à une flasque. Il aurait voulu sentir s'il s'agissait d'alcool mais la voix de Mahel était impérieuse et il perçut un peu plus loin les sanglots de Gyl qui se libérait de trop de tension, et une voix connue qui rassurait sa petite soeur. Il était soulagé de la savoir secondée. Passant la barrière de ses lèvres dessechées, il but... et sombra de nouveau. Il n'eut pas le loisir de sentir la langue râpeuse de Kaïrah, enfin de retour, qui le léchait timidement sous le menton, cherchant vainement à se rassurer.
Dernière édition par le Lun 12 Déc à 19:23, édité 7 fois | |
| | | CrileLoup
Nombre de messages : 257 Localisation : Là où la Lumière d'Elune guide mes pas. Date d'inscription : 15/09/2005
| Sujet: Re: Il s'était passé quelquechose Lun 12 Déc à 17:44 | |
| Darnassus...
Sans même ouvrir les yeux il savait où il était. L'ambiance de la capitale des Elfes était tellement particulière, tellement douce. Il conserva les yeux fermés, volontairement, profitant encore de ces instants de flottement où il n'était pas vraiment posé, hors d'atteinte de la douleur et du chagrin.
Des voix finirent par le ramener à la réalité. Mahel discutait avec Gyl d'une médication, précisant la façon de l'administrer. Une troisième silhouette, celle de Saypa semblait-il, était présente, silencieuse. Il tenta vainement de déplacer un membre bien trop lourd encore, mais sa tentative eut le mérite de lui permettre d'identifier les lieux : il reconnaissait l'odeur fraîche des draps de sa renarde et reconnut bientôt les montants du lit et les arabesques du plafond à mesure que son regard gagnait en acuité.
- Loup ! Regarde Mahel, il bouge enfin... - Tant mieux. Moi j'me tire d'là avant d'lui dire ma façon d'penser. - Je pars avec toi Mahel, reprit Saypa. Je pense que mon cavalier n'aura plus besoin de moi non plus. Il y avait un sourire dans sa voix qui s'adressait à Gylianell en particulier, comme une plaisanterie entre elles deux, mais la petite démoniste y demeura insensible et répondit avec un ton empreint de tristesse. - Merci Saypa, merci Mahel, ça devrait aller maintenant, j'attends Fany d'une seconde à l'autre. Elle est médecin. - Fany ? interrogea Saypa, curieuse. - 'core une soeur au Loup, laisse tomber, répondit Mahel d'un ton amer. - C'est sa Nilianée, une vieille coutume, je vous raconterai ça une autre fois si vous le voulez, ou bien il vous racontera lui-même.
La conscience du Loup était encore vacillante et il se contenta de sourire à l'évocation de l'intervention prochaine de Fany : la délivrance de la maladie était proche. Il prit alors conscience d'un picotement sur la poitrine qui s'étendait rapidement. D'un geste maladroit il tenta de repousser la douleur mais la main légère de Gyl intercepta son poignet et conserva sa main dans les siennes, posée dans son giron.
- Tu es chez moi Loup, Fany arrive. - Ca brûle... - C'est un cataplasme, ne bouge pas, répliqua-t-elle d'une voix blanche.
De fait Fany arriva bientôt, accompagnée de Nedylene et Kaïrah. Il aurait voulu mieux accueillir ses soeurs et la jeune druidesse, mais leur entrée et les soins que Fany lui prodigua avec un air contrarié furent engloutis dans son esprit par un nouveau brouillard qui ne se dissipa que plusieurs minutes plus tard sous l'effet de la douleur à la poitrine qui le mordait sauvagement. Il percevait les gémissements plaintifs de Kaïrah allongée à ses côtés sous forme de panthère et qui léchait doucement les doigts de sa main libre sans le quitter du regard, avec un petit air triste à fendre le coeur. Il sentit également les mains fraîches de Fany se poser sur son plexus et sa gorge avant de s'échauffer brutalement sous l'effet de l'afflux de magie. Il lui sembla qu'on soulevait un énorme poids qui pesait sur sa poitrine et que sa respiration se libérait subitement. Puis une intense torpeur l'envahit mais la brûlure du cataplasme l'empêchait de glisser dans le sommeil et se fit bientôt si vive qu'il ne pouvait empêcher ses mains et ses pieds de trembler.
Fany semblait fâchée. Elle souleva un instant le cataplasme avant de le réappliquer fermement. Elle lui reprocha d'un ton dur d'avoir mis sa santé en danger et il savait bien qu'elle n'avait pas tord dans le fond. Mais pour l'heure il n'avait pas le coeur à réfléchir à tout ça. Il sourit alternativement de son mieux à chacune de ses soeurs puis à Kaïrah, tremblant sous la cuisante douleur du cataplasme qui lui arrachait tout le torse.
Puis enfin Fany mit fin à son calvaire. Jamais il n'avait tant apprécié son intervention et la douceur de ses mains sur son corps abîmé. Rapidement elle le soulagea, essuyant avec des gestes précis au moyen d'une compresse les traces de la substance que le cataplasme n'avait pu contenir jusqu'au bout de l'application.
Et le sommeil l'emporta très vite, alors qu'un doux sourire, adressé à celles qu'il aimait, se dessinait sur ses lèvres. | |
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