Ô ma belle

Moi qui ait tant aimé, qui ait tant éprouvé
Mon coeur s'émeut encore dès que je t'aperçois
A moi tu te révèles, la démarche chaloupée
Tu t'avances, souriante, et je t'ouvre les bras.

Un regard alentour, rien n'est simple en nos vies,
Et puis tu t'abandonnes à cette douce étreinte
Ta tête sur mon torse et ton souffle alangui
Me disent tout ton amour, mieux qu'une douce complainte.

Enfin tu te redresses, sur les pointes tu te hisses,
Venant prendre à sa source ce baiser qui nous brûle,
Avec dans le regard une tendre malice
Qui trahit la puissance de ce feu qui consume.

Ta présence me rassure, m'enrichit, me conforte,
Tu es celle qui modère, pondère et rend plus forte
Cette envie de partage, le désir de cette vie.

C'est pour ces qualités que je t'aime Nedylene,
Malgré le temps gâché, ces épreuves et ces peines,
Tu fais de nous un couple qui tous deux nous grandit.

Révélation.


Nous avons traversé tant de joies, tant de peines,
Nos rires ont fait écho dans les gorges sineuses
Bien des larmes ont coulé dans les plaines poussiéreuses
Tant de choses en commun, une vie déjà si pleine.

Qu'y avait-il dans l'air, ce soir là sur la rive ?
Pour qu'enfin, subitement, une page se soit tournée,
Pour qu'enfin, sous mes yeux, tu te sois dévoilée,
Me disant à quel point tu souhaitais enfin vivre.

Tout doucement, de tes mots délicatement choisis
Tu as su dire combien était fragile ton coeur
Le besoin trop contenu d'enfin changer de vie,
De te donner une chance d'accéder au bonheur.

Et je t'ai entendue, j'ai recueilli tes mots,
Dans ma tête étourdie ils ont trouvé l'écho
De mon désir ardent de rompre une solitude
Qui était une torture empreinte de lassitude.

Tu sais ce que je cherche, tu sais depuis longtemps,
Tu l'as même toujours su, et tu restes pour autant
Car cette envie intime, tu l'as, vrillée au corps.

Nous nous apprivoisons, cultivons ce jardin
Fait de tant de trésors et de charmes taquins.
Le regard amoureux je t'observe qui t'endort.

Rien ne saurait finir.


C'est toi Nedylene, je sais que tu sais,
Car jamais une autre je ne trouverais
Qui parviendra seulement à t'égaler.
C'est toi "petit coeur" qui m'est destinée.

Ta décision tombe sonnant comme un glas
Pour tout cet amour qui donc attendra
Brasier rouge intense couvant sous la cendre
Dont tu le recouvres, demandant d'attendre.

Tu en es consciente, et pourtant voilà
Le rêve qu'on vécut n'a plus cet éclat
Qui hier encore brillait dans tes yeux
Ce regard qui, moi, me rendait heureux.

Tu dis aimer plus cette Elfe qui t'étouffe
Je sais que c'est faux, nous le savons tous.
Mais je respecterai que tu sacrifies
Ta vie et ton âme... et je déperis.

Que serai-je au loin, écarté de toi,
Sachant que tu souffres mais qu'enfin voilà
Tu ne peux vraiment pas abandonner
Ces pseudos amis qui veulent te dicter ?

Et je souffre aussi, notre amour est vrai
Authentique, sincère, nos âmes le sauraient
S'il n'était pas tel que nous l'espérions.
Nedy, c'est bien moi ton doux compagnon.

Je sais que tu sais, et vice et versa
Mais le temps hélas n'est pas encore là
Alors patientons, supportons au mieux
Ce délai tragique qui laisse nos coeurs creux.

Redevenir soeur, je ne peux le croire.
Au fond de nos coeurs vit l'immense espoir
Qui ne peut mourir, car il est nous-mêmes.
Je sais mon Elue : c'est toi Nedylene.


CrileLoup
Tisseur de Paix

Rebellion.


Coeur brûlant d'amour qui ne peut refroidir
Cette pression me noie et m'ôte le sourire
Tout ce que je vois, dont je suis témoin
Me ramène à toi, toi qui est au loin.

Te savoir encore dans les bras crochus
De cette Elfe indigne qui t'a tant meurtrie...
Je ne peux supporter de te savoir perdue
Résignée, sacrifiée pour toute une vie.

Nedylene... Amour qui dans mes yeux brille
Ma démarche ne rend pas les choses faciles
J'en suis bien conscient, c'est plus fort que moi.
Mon chemin de vie, je sais, passe par toi.

Je suis un rebelle dans l'âme et le coeur
tant pour les heures belles que pour mon malheur.
Je refuse d'entendre que pour être sereine
Tu préfères te taire et renoncer pour elle.

Que vas-tu devenir, mon aimée, ma soeur,
Ou tout autre nom que tu souhaites entendre ?
Tu es mon Elue, tu le sais dans ton ventre
Tes tripes te le hurlent, qu'est-ce donc que tu chantes ?

Tu refuses cette voie que je te propose
Dont tu sais au fond qu'elle est la route rose
D'un avenir radieux patiemment construit
Fait d'intime confiance, compagnons d'une vie.

Nous avons rêvé... rêvé seulement ?
Je ne peux y croire, je sais qu'on se ment.
Je prends donc patience contre ce chagrin
"La Nature, toujours, trouve son chemin".


CrileLoup
Tisseur de Paix

Résignation.


Tu es bien partie... mon coeur s'est vidé.
Sa substance intime lentement transcendée.
Je ne regrette rien, je sais la beauté
De tout ce vécu qu'on a échangé.

Je ne renie rien, toi non plus d'ailleurs
Comme ils étaient doux ces rêves de bonheur.
Mais à quoi sert-il de te faire savoir
A quel point tu me mets au désespoir.

Alors je conserve, secrète en mon âme,
Cette douleur intense et presque ineffable
Dont la connaissance n'arrangerait rien
Si ce n'est intensifier notre chagrin.

Je t'aime Nedylene. Nous savons tout deux
A quel point est fort ce qui nous unit.
Et un jour prochain nous serons heureux
Libérés des chaines qui tuent cette vie.

Je me ferai frère pour que vive l'amour
Tu te feras soeur pour autant de jours
Qu'il le faudra bien, patience infinie
Des amants secrets qui se savent unis.

A bientôt, aimée, ne me cherche plus
Au fond de ton coeur je me suis caché
C'est un frère qui viendra pour t'embrasser
L'écho de nos coeurs en secret d'Elus.


CrileLoup
Tisseur de Paix