La jeune elfe laisse les vaguelettes de la mer chaude, lécher le bout de ses pieds nus et sales.
Puis, avec une douceur presque cérémoniale, elle se dévet pour entrer encore un peu plus dans l'eau claire.
Quand ses mains le long du corps touchent l'eau frémissante, elle s'arrête.
Sa petite poitrine se soulève sur une respiration calme, profonde, concentrée.
Et puis d'une voix aimante, elle murmure des mots avec gratitude...
Terre. Air. Feu. Eau. Sang.
Vie, mort, cercle d'existence incessant
Là où tout est tout, tout commence
Là où je suis toi, et tu es la semence
Lumière et obscurité se mêlent et s'emmêlent
Sang et poussière se mêlent et s'emmêlent
Je donne et Tu prends. Tu donnes et je prends
Force, puissance. Et douceur, tendresse tout autant
Il est une heure quand on oublie le temps qui passe
Où je m'agenouille avant que le doute ne me terrasse
Et je T'appelle, Mère. Et je Te nomme Mère
Pour que Tes bras entourent l'enfant que je reste, Terre-Mère...
Il n'y a pas de silence qui accueille la prière.
Des goëlands passent un peu plus loin.
Un couple de paisibles tortues des mer se fondent dans les fonds sableux.
Une brise vient faire frissonner sa peau.
Elle s'entoure de ses bras quelques instants avant d'entreprendre de se laver simplement, lentement. Comme si profiter de l'eau salée, était renaitre un peu.
Plus tard, en retrouvant ses quelques possessions, Luny pense qu'elle est bien riche de tant d'autres choses.
Elle sourit etregarde vers le nord-ouest, là ou elle sait s'étendre les plaie de la terre.
Elle a toujours peur.
Mais ne se résoudra toujours pas à abandonner : les plaintes et les gemissements de la Terre-Mère ne sont pas entendus par tous, même si les blessures se voient...