Léandre

- Léandre debout ! Allez mon jeune apprenti.

Encore sonné par l'effort, je me relevais péniblement.

- Maître ! J'y étais presque !

Le vieil homme eu un sourire fugace derrière sa longue barbe argenté, puis ses traits reprirent une expression neutre et le regard se fit plus dur.

- L'apprentissage de la magie des Arcanes est une noble tache, mais c'est également une tache difficile. Tu dois te concentrer sur tes formules ! <le ton se fit plus ferme> Combien de fois devrais je te répéter d'articuler !

J'étais épuisé par mon labeur de la matinée, le travail avec mon père à la ferme était vraiment dur, quoique puisse en penser mon maître.

- Léandre si tu souhaites un jour approcher mon savoir et ma maîtrise tu dois te consacrer uniquement à tes formules. C'est la seul façon pour toi de quitter ton univers misérable.
- Mais...
- Ne me coupe jamais la parole, jeune homme. Ton pauvre père a au moins du t'enseigner le respect ?! <Il le va les yeux au ciel> tout du moins je l'espère... Bien ! File à présent, c'est tout pour aujourd'hui.

Sans demander mon reste, je quittai la pièce d'un pas alerte, puis je dévalai le marbre pour enfin me diriger vers le seul instant de répit de la journée : la chapelle.

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Le poing s'écrasa violemment contre ma joue, le choc fit voler une petite gerbe de sang et me projeta à terre, sur le sol boueux de l'étable.

- Tu étais encore à t'amuser avec ta cousine ? Cette petite traînée !! Et le travail ici, tu crois qu'il va se faire tout seul ?

Mon père était hors de lui, j'étais une nouvelle foi revenu trop tard.

- Quel ingrat tu fais ! Ta mère et moi travaillons dur pour manger et dormir sous un toit. Fainéant ! Debout !

Le bras plongea vers moi me laissant craindre un nouveau coup de cette main rêche et rocailleuse, mais à la place il me saisi à l'épaule et me remit debout sur mes jambes tremblotantes. Mon père pointa le doigt devant mon nez.

- Écoute moi bien, tes virées chez ces abrutis en robe, c'est fini...
- Mais j'ai un don...
- Foutaise ! Ton devoir c'est de rester ici nous aider, ta mère et moi.
- Mais...

Le bras se fit de nouveau menaçant, mais cette foi, j'eus le temps de me reculer à temps. La suite est confuse, un crépitement se fit entendre et le foin derrière mon père prit feu.
Courir, je fuyais, peut être avait je tort. Mais je sais que c'est ce moment la qui a décidé de mon avenir. Une foi encore, La Lumière pourrait guérir mes blessures, apaiser ma fièvre. Ce soir la, j'étais fier d'avoir réussi mon seul véritable devoir. Mon maître serai satisfait...

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